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Il y a les « grands » concerts, ceux dans les salles de spectacle comme le Carnegie Hall. Cérémonieux, codifiés, où l’on vous accueille avec un certain nombre d’interdits. Éteindre son portable, ne pas parler, ne pas prendre de photos. Et il y a les « petits » concerts, un peu plus informels et spontanés. Ceux dans l’intimité du salon d’un appartement à Harlem par exemple : bienvenue chez Marjorie Eliot’s Parlor Jazz.
23 ans. Voilà 23 ans que Marjorie Eliot ouvre les portes de son appartement à Washington Heights tous les dimanches après-midis pour un concert de jazz haut en couleur. Chez Marjorie, pas de chichis. Pas besoin de tickets ou de réservation – le concert est gratuit et ouvert à tous. Les chaises du salon sont toutes occupées ? Ne vous inquiétez pas, on vous trouvera toujours une place. Dans le couloir, la cuisine, le hall d’entrée. On se sert. Branle-bas de combat en cuisine pour préparer la collation offerte aux visiteurs. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on a le sens de l’hospitalité chez Marjorie. On fait passer les plateaux de boissons, on se faufile entre les chaises, on slalome entre les rangées. Ce qui peut ressembler à un joyeux capharnaüm est en réalité une mécanique bien huilée.
Marjorie, au piano, est accompagnée par son fils Rudel Drears, le trompettiste Kouichi Yoshihara, le contrebassiste Gaku Takanashi et le saxophoniste Sedric Shukroon. Vous êtes embarqués pour une interlude musicale de deux heures – des classiques du jazz des années 50 et 60, de l’impro et quelques textes et poèmes clamés par les acolytes de Marjorie. Ce rituel dominical est donné chaque semaine à la mémoire de ses deux défunts fils. On conserve de cet aparté musical une image à laquelle il vient spontanément à l’esprit de donner le qualificatif d’authentique et généreux. Ce rendez-vous hebdomadaire a décidément tout d’un grand.
Marjorie Eliot’s Parlor Jazz
555 Edgecombe Avenue, apt 3F, Washington Heights
Tous les dimanches de 15h30 à 17h30
Concert gratuit – donations acceptées